lundi 22 décembre 2008

Révéler les objets communicants dans la ville


Comment révéler les réseaux de capteurs et autres objets communicants dans la ville ? C'est la question que nous avons posée à une vingtaine d'étudiants de l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, dans la cadre du Studio "Big scale, small objects" animé par Gilles Marty (professeur et architecte Agence Inca). Les dispositifs dits "intelligents" envahissent nos espaces urbains. Pour tracer, sécuriser, capter, mesurer en temps réel une vaste série d'indicateurs : de pollution, de circulation, de bruit, de luminosité, etc, etc. Cette "intelligence ambiante" ne concerne pas que les machines et infrastructures : l'habitant, le passant, l'automobiliste, le citoyen sont aussi pris dans les mailles de ce réseau. Ce que certains nomment la "ville 2.0" (voir projet piloté par la FING) est en cours de gestation, d'expérimentation - et pas seulement dans d'obscurs laboratoires de recherche, mais aussi au quotidien, dans la rue, par les usagers. C'est pour rendre plus visible et plus lisible cette évolution, que le CCSTI Grenoble s'est engagé dans un projet sur 2 ans (2009-2010) sur la thématique "intelligence ambiante". Le travail des étudiants de 3ème de l'Ecole d'Architecture de Grenoble s'inscrit dans cette perspective, en venant nourrir une réflexion sur les formes de cette révélation (au sens de la photographie argentique).

Projet Free Pigeons.com Projet Free Pigeons.com

11 projets ont été présentés, vendredi 19 décembre dernier, devant un jury constitué d'enseignants de l'Ecole d'Architecture, de membres du CCSTI Grenoble, et de chercheurs de MINATEC IDEAs Lab (dont un anthropologue). Poussant la réflexion dans des domaines où on ne l'attendait pas, comme par exemple dans le projet "free pigeons.com" (photos ci-dessus) qui renouvelle l'utilisation des pigeons voyageurs, les étudiants ont exploré de multiples pistes et ouvert autant de perspectives. "Produire des objets techniquement probants, de dimension urbaine, sociale et culturelle, devant fonctionner à différentes échelles : celle du public, celle du quartier, celle de la ville, et enfin celle du territoire" a rappelé Gilles Marty, en introduction à la séance de présentation des projets. "Pour l'exercice, tous ces projets doivent tenir dans une plate-forme d'environ 100 m2, le long du Cours Jean Jaurès à Grenoble." Pour le CCSTI, ils alimentent la recherche scénographique en vue d'une future expo (octobre 2010).

Projet Flux Rocade

Espace public en mouvement. Tous les projets ont été amenés à interroger le notion "d'espace public" dans la ville, à l'épreuve des nouvelles technologies. L'un d'entre eux propose, assez loin de l'idée d'architecture traditionnelle, la mise en œuvre d'un véritable programme d'interventions urbaines à l'aide de 2 camions dont la semi-remorque est transformée en afficheur électronique géant, permettant de diffuser SMS, photos ou vidéos, sur le pont enjambant la rocade sud autoroutière. Dans une mise en scène focalisant sur le fil/câble (voir photos ci-dessus), cette installation rend visible les multiples flux qui coexistent dans la ville (automobile, informationnel, énergétique) - tout en proposant de récupérer l'énergie des voitures par un tapis de capteurs piézoélectriques disposé sur la chaussée... Un projet qui cadre parfaitement avec les réflexions sur la ville de demain d'un industriel comme JC DECAUX, à la convergence du mobilier urbain et des réseaux numériques.

Projet M2M-Land

Quartier numérique, Electrosmog - entrez dans le monde visible des ondes, M2M-Land (photo ci-dessus), Echo de marché, Bee Urban - take the bus, CTRL+Echap, Cocon urbain, Espaces improbables... tous ces projets de systèmes-réseaux, maquettes à l'appui, seront présentés au public le 20 mars 2009, lors de la manifestation IDEAs Day à la Maison des Micro et nanotechnologies de MINATEC à Grenoble. Cette journée aura pour thème : "Objets communicants et électronique ambiante", et sera réalisée dans le cadre des manifestations pour le 125ème anniversaire de la SEE (Société - savante - de l'Electricité, de l'Eletronique et des Technologies pour l'information et la communication). On en reparle prochainement sur ce blog. A suivre !

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Bonus : Album photo Flickr de la journée du 19 décembre 2008

lundi 8 décembre 2008

Sciences et Démocratie : ressources après débat

Sciences et démocratie 08

L'édition 2008 du Forum Sciences et Démocratie
vient de se terminer, vendredi 5 décembre à la MC2: Maison de la Culture de Grenoble. Comme promis lors de l'atelier "Développements technologiques : quelles modalités de dialogue ?", vous trouverez ci-dessous des liens, documents à télécharger, et références pour poursuivre la réflexion.

1) Supports à télécharger.
Pour préparer leurs interventions, Christian Papilloud, sociologue, et Yves le Bars, praticien du débat public, avaient réalisé des supports de type "power point". Pour fluidifier la discussion, ils ont eu l'amabilité de ne pas les utiliser. Ces deux supports sont néanmoins disponibles au téléchargement :
- Christian Papilloud, Image publique et acceptation sociale des nanotechnologies
- Yves Le Bars, Quand les technologies entrent en politique, comment bâtir la confiance ?


2) Références web.
L'intervention de William Dab, médecin épidémiologiste, titulaire de la chaire Hygiène et Sécurité au CNAM et ancien directeur de la Santé au Ministère de la santé, a focalisé sur l'initiative "NANOFORUM", dont il est le principal animateur, avec l'association VIVAGORA, et en partenariat avec LE JOURNAL DE L'ENVIRONNEMENT. Pour suivre à distance les travaux du Nanoforum, rendez-vous sur le site du CNAM (www.cnam.fr/nanoforum) et sur celui de Vivagora (www.vivagora.org/spip.php?rubrique56).

Anne-Marie Benoit et Yves Le Bars ont mentionné un certain nombre d'organisations gouvernementales impliquées dans les questions de débat public et/ou d'expertise scientifique et sanitaire. Il s'agit de :
- l'Agence Française pour la Santé et la Sécurité au Travail (AFFSET) www.afsset.fr
- l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) www.afssa.fr
- la Commission Nationale Informatique et Liberté (CNIL) www.cnil.fr
- la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) www.debatpublic.fr


En matière de dispositifs favorisant la participation des citoyens dans les choix technologiques, a été cité le "TA Swiss", c'est-à-dire l'organisme suisse d'évaluation des technologies (bien différent de notre Office Parlementaire pour l'évaluation des choix scientifiques et technologiques). Toujours en Suisse, nous avons mentionné les activités de l'Interface Sciences Société, dirigée par Alain Kaufmann, à l'Université de Lausanne. Enfin, sur ce même sujet, on peut ajouter deux autres sites web de référence à l'échelle européenne : le site web du projet CIPAST, et celui de la Fondation du Roi Baudouin (Belgique).

3) Bibliographie.
Deux ouvrages disponibles en librairie ont été cités :
- Pierre Rosanvallon, La contre-démocratie, la politique à l'âge de la défiance, réédité en Points Essais en 2008.
- Michel Callon, Yannick Barthes, Pierre Lascoumes, Agir dans un monde incertain, essai sur la démocratie technique, éditions du Seuil, 2001.
Début de biblio à laquelle on peut rajouter sans détour :
- Daniel Boy, Pourquoi avons-nous peur de la technologie ? éditions des Presses de Sciences Po, 2007.

Bonnes lectures !