dimanche 20 janvier 2008

Création d'une boutique des sciences en Rhône-Alpes

L'association ADRECA (association pour le développement d'une recherche citoyenne active) [voir son blog] a tenu sa première assemblée générale hier, samedi 19 janvier 2008 à Grenoble, sur le Domaine Universitaire. L'occasion de faire le point sur une première année de fonctionnement, dont le point fort fut l'organisation d'un "atelier scénario" en juin dernier, selon une méthodologie créée au Danemark, et dont la promotion en France est assurée par la Fondation Sciences Citoyennes [voir fiche méthodologique Atelier Scénario sur le web de la FSC].

ADRECA ambitionne la création d'une Boutique des Sciences (Science Shop) en Rhône-Alpes, c'est-à-dire un dispositif permettant de mieux répondre aux attentes des citoyens en matière de recherche scientifique [pour une présentation complète voir le site du réseau Européen des boutiques de sciences : Living Knowledge]. L'atelier scénario de juin 2007 a permis de dresser des pistes d'action, dont le premier chantier de la boutique, et non des moindres : "identification de la demande sociale".

Paradoxalement, pour les militants de la démocratie participative comme pour les autres, se pose la même question : "comment identifier les attentes des citoyens ?" Sont-ce les attentes exprimées par les associations ou par les ONG ? Voire celles de certaines municipalités, comme cela a été signalé par Isabelle Maugis, trésorière adjointe de l'association ADRECA ? Et encore : une attente citoyenne est-elle nécessairement synonyme de contre-expertise ? En fait, il a plutôt été question de recherche citoyenne, c'est-à-dire d'une recherche scientifique qui prend en compte les éventuelles conséquences sociales (et environnementales) de l'exploitation de ses résultats.

Comme le montrent les expériences étrangères (Danemark, Hollande, Autriche...) les sujets issus de la société civile présentent plusieurs facettes, et leur "mise en recherche" par la Boutique des Sciences nécessite la mobilisation de plusieurs disciplines universitaires. C'est cette pluridisciplinarité qui fait tout l'intérêt (et la difficulté) de cette initiative, et qui plaide pour une articulation forte avec les universités. Ce pourrait être un des moyens, pour la prochaine Université de Grenoble, de mieux assumer son rôle sociétal, et de proposer concrètement un nouveau mode d'interaction entre "sciences et société".

Reste que l'ambition d'ADRECA est de rayonner sur l'ensemble du territoire régional, donc d'ouvrir plusieurs Boutiques des Sciences à Grenoble, Lyon, Saint Etienne, Chambéry, etc. Pour l'heure, l'association est loin d'en avoir les moyens - elle en manifeste néanmoins une farouche volonté. Deux ans après la création de la 1ère Boutique des Sciences en France, à l'ENS Cachan [voir leur blog], la région Rhône-Alpes verra-t-elle le renouveau de ces initiatives, avortées en France dans les années 80 ? Une partie de la réponse est à rechercher dans l'articulation possible avec les acteurs plus traditionnels de la culture scientifique et technique, comme les CCSTI. Ce que nous allons tenter à Grenoble, sans préjugé. A suivre, donc.

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