
Nanobiotechnologies et société. Au-delà de la "nanomédecine", dont la définition n'est pas encore très claire (voire délirante lorsqu'il s'agit de "nanomédecin"), les champs de recherche et d'application des nanobiotechnologies couvrent de nombreux domaines comme la biologie moléculaire, la pharmacologie, ou encore l'agroalimentaire - même si les industriels engagés dans ces recherches rechignent à communiquer dessus. L'un des enjeux du projet EuroNanoBio consiste alors à s'intéresser aux dimensions "éthiques, législatives et sociétales" des nanobiotechnologies (le fameux ELSA européen pour Ethic, Legal and Social Aspects), ce que le groupe de pilotage a baptisé, un peu vite à mon sens, "ancillary factors" (qu'on pourrait traduire par "éléments auxiliaires"). J'ai donc été invité à faire partie du comité consultatif externe (ExAC, external advisory committee) qui s'est réuni à Münster (Allemagne) début juillet (voir photo ci-dessus), sous la houlette de Patrick Boisseau (CEA Grenoble) et de Klaus-Michael Weltring (Bioanalytik-muenster), afin de contribuer à la réflexion collective sur l'appropriation et la socialisation des nanobiotechnologies. J'ai rencontré des chercheurs ouverts, conscients de la nécessité de prendre en compte cette dimension à un niveau plus important que celui d'une simple activité "auxiliaire" : "Societal issues are central issues" (les questions sociétales sont centrales pour le développement des nanobiotechnologies). Reste à préciser comment passer à l'action, en se gardant de mélanger publicisation des recherches et communication stratégique des acteurs. Ceci ne peut passer que par des tiers, positionnés à la bonne distance des scientifiques comme des militants. Ce programme est en cours, la prochaine (et dernière) session prévue à Milan, en octobre prochain, devrait nous permettre d'avancer des propositions plus concrètes. A suivre...
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Projet EuroNanoBio : http://www.euronanobio.eu/
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