Ce processus intervient après une longue période de flou, durant laquelle le Ministère en charge de la Recherche avait un positionnement fluctuant envers les CCSTI. Outre la coordination de la Fête de la Science dans les régions, lancée en 1992 par Hubert Curien alors Ministre de la Recherche et de l'Espace, les attentes du Ministères envers les CCSTI étaient à géométrie variable. Vitrine "grand public" des recherches locales ? Promotion des métiers et carrières scientifiques auprès des jeunes ? Coaching de chercheurs mal à l'aise pour communiquer en public ? Mise en oeuvre de dispositifs de participation des publics ? On a même entendu un ministre (Allègre) marteler que "la capitale, dans culture scientifique, elle doit être à Science et non à Culture".
On ne peut donc que se réjouir de ce regain d'intérêt du Ministère de la recherche pour les CCSTI. Quels sont alors les critères pour être labellisé en CCSTI 2007 ? Tout d'abord, il faut comprendre que le label attribué ne sera pas "CCSTI" mais : "Science et culture, innovation". Cela signifie-t-il que des CCSTI pourraient ne pas être labellisés "Science et culture, innovation" ? Et, symétriquement, d'autres structures non CCSTI pourraient-elles être labellisées ? Rien ne l'interdit, et lorsqu'on interroge les gens du Ministère à ce sujet, cela semble clair : pourquoi un service de diffusion de la culture scientifique d'une Université ne pourrait-il pas, par exemple, prétendre à être labellisé, si tant est qu'il respect les critères établis ?
Décryptage : politiquement d'abord, cette stratégie permet d'éviter un nouvel affrontement direct avec certaines régions (dont Rhône-Alpes) qui ont reconnu unilatéralement des CCSTI. Ainsi, ces CCSTI "locaux" pourraient conserver leur dénomination de CCSTI - mais sans labellisation nationale, donc sans engagement de financement pérenne de l'Etat. Ensuite, cette stratégie ouvre grande la porte aux Universités et organismes de recherche. Ici, le Ministère cherche à encourager ces structures à s'engager et s'investir toujours plus dans les actions de médiation et de diffusion de la culture scientifique technique & industrielle. Un parallèlisme est même recherché dans les calendriers avec celui des contrats quadriennaux des Universités.
Finalement, sur quoi repose cette procédure de labellisation ? Quels sont les exigences de l'Etat pour attribuer ce nouveau label ? Il y en 3 :
- être une "tête de réseau territorial", c'est-à-dire à la fois bien connaître son environnement, valoriser l'activité de recherche en région, être un centre de ressource et de diffusion, coordonner des événements culturels et scientifiques et mettre en oeuvre des politiques de formation à la médiation scientifique.
- être "acteur de la médiation scientifique, technique et industrielles et du dialogue Sciences et Société", c'est l'exigence véritablement culturelle, qui repose sur la mise en oeuvre d'une programmation culturelle traduisant un certain regard sur la médiation scientifique et le dialogue Sciences et Société.
- être doté d'une gouvernance et d'un système d'organisation montrant à la fois la dynamique professionnelle de la structure (statuts de l'organisme, organisation générale, politique de RH, expertise extérieure, système de gestion) et sa capacité à accueillir les publics.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire