Les 24 premiers certificats du label national "Science et culture, innovation" ont été remis officiellement hier, par Gilles Bloch, directeur général de la recherche et de l'innovation du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, aux responsables des 24 CCSTI labellisés. Accordé pour une durée de 4 ans par un comité national de labellisation présidé par Pierre Encrenaz, chercheur en radioastronomie et professeur à l'Université Pierre et Marie Curie, ce label s'affiche comme un gage de qualité pour le public et pour les partenaires. Issu de la charte des CCSTI, il garantit que les structures labellisées satisfont aux trois exigences suivantes :
- se poser en "tête de réseau territorial"
- être un acteur de la médiation scientifique, technique et industrielle et du dialogue science-société
- être doté d'un système efficace de gouvernance (comité scientifique, comptabilité analytique, équipe professionnelle).
Pour un réseau national plus fort. Au-delà de la reconnaissance apportée à chaque structure, le Ministère entend relancer la dynamique collective par ce nouveau label. "Le comité de labellisation a fixé une feuille de route pas simplement à chacun, a précisé Gilles Bloch (photo), mais à tous collectivement en indiquant les principales pistes à suivre pour mieux travailler ensemble. La reconnaissance qui vous est accordée milite en faveur d’une communauté de réflexion et d’action." Référence à peine voilée à la vague de démission de la plupart des CCSTI de leur association nationale, la Réunion des CCSTI, dont les nouvelles orientations sont loin de faire l'unanimité. Et Gilles Bloch d'insister : "Ce processus de qualification des acteurs de CSTI et du dialogue science/société ne peut être efficace et porteur d’une nouvelle dynamique qu’à une seule condition, c’est que l’ensemble des acteurs travaillent ensemble et de manière coordonnée, qu’il s’agisse des CCSTI, des grands musées nationaux, des muséums et des musées de science en région, et bien sûr des organismes de recherche et des universités qui seront amenées, elles aussi, à jouer un rôle déterminant pour rapprocher la science de l’ensemble des citoyens." Un programme que nous développons à l'AMCSTI depuis quelques années déjà, où la mixité des structures et la diversité des approches contribuent bien plus qu'au sein de la Réunion des CCSTI à faire évoluer les pratiques et à démultiplier les actions.
Quelle place pour la culture scientifique et le dialogue science/société dans l'opération campus ? Quant aux relations avec les universités, force est de constater que les situations sont plutôt constrastées à l'échelle nationale. Le bon exemple à retenir ici me semble être celui de Bordeaux, où Bernard Alaux, le vigoureux directeur de Cap Sciences (5ème sur la photo en partant de la droite), est intégré dans la gouvernance du PRES (Pôle de Recherche et d'Enseignement Supérieur) Université de Bordeaux, au même titre que le directeur du CROUS par exemple. Cette décision structurelle traduit une vision stratégique des présidents d'université bordelais dans leur volonté d'interagir dans la durée avec les habitants et les différents acteurs locaux, et non d'agir par des "coups" et de se contenter de la Fête de la science, comme dans d'autres universités, comme à Grenoble.
Téméraire et paradoxal. "J’espère que les CCSTI auront à cœur de développer un esprit de coopération fructueuse", a conclu Gilles Bloch. "La dynamique recherche/innovation/société doit être l’une des réponses de la France à la crise économique mondiale, je crois que c’est un pari téméraire mais il faut que nous le relevions ensemble". Pari paradoxal aussi, puisque c'est au moment où l'Etat souhaite remobiliser les CCSTI et tous les acteurs de culture scientifique qu'il diminue ses crédits... Il ne suffira pas d'être téméraire, il faudra aussi faire preuve d'imagination, de créativité et d'autonomie pour aller chercher ailleurs ce qu'on ne trouve plus ici.
---
Toutes les informations concernant le label national Science et culture, innovation sont sur le site web du Ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche : www.recherche.gouv.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire